Exemples


  • Exemple d’amélioration de la performance par les conditions de travail

Peut-on être soumis à de fortes contraintes de marché et tout de même associer performance et amélioration des conditions de travail ? 
Une PME des Pays de la Loire (France) s’est retrouvée dans une situation difficile et a dû déposer le bilan et a voulu « profiter » de cette occasion pour se relancer sur de nouvelles bases. En effet, auparavant de par son activité (découpe de tissus pour le compte de l’industrie textile), l’entreprise dépendait de ses commanditaires. Elle subissait ainsi les variations saisonnières et les nombreux retards dans les approvisionnements. Dans ce cadre là, ni les dirigeants, ni les salariés n’étaient satisfaits de leur situation. Les premiers estimaient que la situation était néfaste à la rentabilité de leur entreprise et les seconds devaient faire face à des variations importantes de leur charge de travail et à des horaires très fluctuants. Un changement d’activité a ainsi été décidé : l’entreprise s’est alors tournée vers la découpe de produits techniques pour les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique. Elle a aussi et surtout fait appel dans ce cadre à l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) pour l’aider dans sa démarche et ne pas reproduire les erreurs passées. Un bilan de la situation a ainsi été dressé et de nombreux dysfonctionnements ont été identifiés : problèmes de qualités, pannes, retards dans le déclenchement de la production, forte rotation du personnel. Après l’intervention de l’agence, l’entreprise a fait appel à un consultant pour tenter de mettre en place une démarche qualité. L’encadrement s’est ainsi développé, chacun a reconnu et a appris à tenir son rôle. Une fonction « Maintenance » a été élaborée et un constat est ainsi apparu rapidement : une nette augmentation de la productivité des machines a été constatée. De plus, le côté humain a été mis en avant avec une réflexion sur la gestion de ressources humaines à adopter : politique de rémunération cohérente, réel suivi de la formation, amélioration du dialogue social en interne. Enfin et c’est un aspect à ne pas négliger, l’entreprise négocie avec ses clients afin d’obtenir de meilleures prévisions de charge de travail et de répartir au mieux cette dernière.
Quel a donc été l’impact de l’engagement d’une telle démarche ? C’est bien entendu la question que l’on est en droit de se poser. Il s’avère qu’un an après la mise en place de ces changements, qui ne se sont cependant pas faits en un jour, l’entreprise emploie plus de 75 salariés au lieu des 20 initialement et les résultats opérationnels sont en forte hausse, tout comme la productivité des salariés (+ 30% sur certains postes). Les employés évoquent une amélioration des conditions de travail et d’une charge de travail qui est pour eux beaucoup plus supportable. Il faut noter que l’entreprise a fait un réel travail et a su évoluer. La direction a dû également se remettre en question et apprendre à rester dans son rôle et à développer une vision non pas court-termiste comme auparavant mais à s’interroger sur le futur de son entreprise. Cette démarche n’est pas évidence mais voici ici un exemple de ce qui est possible de faire ; ainsi, combiner performance d’entreprise et amélioration des conditions de travail est possible.

En cliquant sur ce titre, vous pourrez voir une vidéo illustrant comment Google réussit à se positionner à la fois dans le palmarès des entreprises les plus performantes au niveau mondial, et en même temps dans celui dans entreprises offrant les meilleures conditions de travail. Cet exemple montre bien que même avec un nombre de salariés considérable, la prise en compte des volontés de chacun est possible. Ce double challenge offre le privilège à l'entreprise de recevoir des milliers de candidatures par semaine, car Google est considéré comme l'entreprise attirant le plus les salariés du monde entier.

Cet exemple vous montrera que ce n'est pas parce que Google est un des groupes les plus performants au monde qu'il peut autant prendre en compte les conditions de travail de ses salariés. Vitra est une PME française, qui a pour atout d'offrir des très bonnes conditions de travail à ses salariés, en alliant ergonomie des postes et considération des employés. L'avantage étant que la société réussit elle aussi à allier performance sociale et performance économique, comme quoi tout est possible!

2 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d’accord avec votre article et je pense que quand les conditions de travail sont bonnes, elles ont un impact positif sur la motivation des hommes et par conséquent sur leurs performances professionnelles, permettant ainsi d’éviter certains problèmes tel que l’absentéisme, la dépression ou la diminution de la productivité. De ce fait, l’enjeu pour les conditions du travail est double, des avantages sociaux pour l’employé et des meilleures performances économiques pour l’entreprise.

    Sofia

    Notre réponse :

    C’est justement ce point que nous essayons d’avancer ici : l’amélioration des conditions de travail n’est pas forcément qu’une source de coûts pour l’entreprise. Nous pensons en effet qu’il s’agit ici d’une nouvelle piste de travail et de réflexion pour les directions qui sont généralement tournées vers la voix de l’amélioration continue de la performance.

    Émilie et Laura

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  2. Mandat # 3: Jennifer Mercier

    Un aspect que vous n’avez pas abordé est le contexte des organismes à but non lucratif (OBNL). Il y a des gens qui travaillent dans les OBNL et qui sont payés pour le faire. Par contre, la plupart des OBNL doivent également composer avec des bénévoles. Leur bon fonctionnement repose sur la présence de tous et s’ils manquent de bénévoles, leurs services en seront évidement touchés.

    C’est sûr que les employés doivent être bien traité pour ne pas qu’ils décident de partir et mon commentaire n’aborde pas cet aspect. Par contre, dans le contexte d’un emploi il y a quand même la dimension salariale qui retient les employés. Dans le cas d’un travail bénévole, il n’y a pas de rémunération donc il est plus risqué de les perdre. Il faut donc bien les traiter, ne pas leur faire faire de travail démotivant et en plus il y a l’aspect « temps libre » de ces bénévole qui peut influencer leur présence au boulot.

    Les OBNL n’ont pas le contrôle sur les disponibilités des bénévoles. Par contre, si les bénévoles aiment ce qu’ils font, il risque de lâcher moins vite s’ils viennent qu’à manquer de temps. Par contre, il ne faut pas que ce soit les employés qui se tapent tout le travail ennuyeux pour que les bénévoles aient du travail amusant car ils finiront eux aussi par se lasser et par partir. Les candidats ne se précipitent pas aux portes des OBNL car les salaires sont souvent moins attrayant (je parle ici surtout de petits OBNL, car je suis plus familière avec ceux-ci, je ne sais pas si les gros pourraient avoir de meilleures conditions).

    Il faut donc que les gestionnaires des OBNL répartissent le travail de façon à ne pas démotiver ni leurs employés ni leurs précieux bénévoles. C’est donc tout un défi.

    Quelque chose qu’il ne faut pas oublier également qui peut être une source de démotivation pour les employés et bénévoles est les ressources limité. Dans les OBNL qui peinent à subvenir à leur besoin et qui n’ont pas beaucoup de subvention, les gens sont souvent obligé de faire des miracles avec peu de ressources et ce n’est pas facile de garder des gens motivé dans cet optique car ça leur demande beaucoup d’énergie.

    Par contre, un aspect qui est présent dans les OBNL que ce soit pour les employés ou les bénévoles est le sentiment d’accomplir quelque chose de bien pour les autres. C’est souvent la motivation des bénévoles qui les pousse à offrir leurs services et c’est probablement aussi celle des employés de rester avec des conditions un peu moins attrayante qu’ailleurs. Cet aspect est présent également dans certaines entreprises mais c’est moins généralisé, il devrait sans doute l’être car on sait que de nos jours les gens occupent un emploi non seulement pour gagner leur vie mais aussi pour lui donner un sens.

    Travailler (ou « bénévoler ») dans un OBNL n’est pas seulement un travail, c’est une vocation !

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