Productivité de la main-d'oeuvre


La productivité de la main d’œuvre représente un niveau de production par unité de temps ou encore une unité de temps nécessaire à la production d’un bien.
Dans cette définition, il est difficilement concevable de séparer le temps de production de la main-d’œuvre directe et celle indirecte, et c’est là un des principaux points de mise en garde que nous soulevons, car leur travail n’a pas le même coût ni le même rendement.

Une baisse de la productivité de la main-d’œuvre peut être induite par plusieurs facteurs, non nécessairement liés aux conditions de travail. Cela peut-être le fruit de :
- l’usure du matériel,
- l’usure des procédures de contrôle,
- l’augmentation du nombre de produits fabriqués
- le raccourcissement des délais de fabrication,
- l’augmentation de l’absentéisme,
- le turn-over.

On voit bien dans ces exemples qu’il peut y avoir à la fois des causes humaines et des causes techniques au ralentissement de la productivité de la main-d’œuvre, et c’est en cela que la mesure de l’impact des conditions de travail est aussi bien utile que complexe.

Pour mesurer un écart de productivité, il faut dans un premier temps déterminer une productivité de référence. Cette dernière peut-être évaluée soit par des rendements passés, des rendements théoriques ou objectifs, ou enfin des rendements des concurrents du secteur.

Il s’agit ensuite de révéler les productivités réelles de la main-d’œuvre. Le nombre de produits fabriqués pas unité de temps est généralement connu, dans le cas inverse, de simples relevés de temps sont nécessaires. La quantité de main-d’œuvre directe nécessaire pour fabriquer le bien est aussi généralement facile à trouver. En revanche, si une comptabilité analytique n’est pas mise en place, le temps de travail de la main-d’œuvre indirecte dans la fabrication d’un bien est difficilement mesurable. Il s’agit dans ce cas de trouver le mieux possible des règles d’affectation objectives des coûts de la main-d’œuvre indirecte à tel ou tel produit.

Lorsque l’écart de productivité est mesuré, il peut être valorisé par le coût horaire de la main-d’œuvre afin d’obtenir la variation unitaire de la production financière de la main-d’œuvre. En multipliant ensuite par les quantités de produits, l’entreprise peut trouver la masse financière globale liée à la productivité de la main-d’œuvre.

Une observation directe, mais discrète sinon elle serait biaisée, est nécessaire pour identifier les causes de la réduction de la productivité. Des entretiens doivent coupler ces informations, pour permettre de soulever des points que seuls les employés peuvent énoncer.
De ces entretiens doivent ressortir les problèmes liés aux conditions de travail s’ils existent. Les éventuelles améliorations peuvent ensuite être envisagées, d’un point de vue de la faisabilité technique et financière.


La notion de productivité de la main-d’œuvre est un dysfonctionnement difficilement évaluable en tant que tel car il est fortement lié à d’autres facteurs. Par exemple l’absentéisme, ou la recherche de l’amélioration de la qualité des produits va forcément impacter la productivité. Le problème bien que complexe, nous semble intéressant à étudier. Néanmoins, nous savons que la multitude des calculs nécessaires à cause de la corrélation des facteurs, décourage bien souvent les dirigeants d’entreprise. De ce fait, une baisse de la productivité est principalement et rapidement, associée à tort à une moindre motivation des employés. Les efforts faits pour intéresser les employés peuvent donc s’avérer finalement coûteux et inutiles.

1 commentaire:

  1. Je souhaite simplement rajouter un point à cette partie de votre blogue. J’ai lu dans un article que la productivité du travail a augmenté de 2,5% durant 2009 aux Etats-Unis, et ce malgré la crise économique. Toutefois, la productivité a baissé en Europe de plus de 1% en moyenne et elle a augmenté de près de 8.2% en Chine. Généralement, la productivité a baissé de 1% au niveau mondial.

    Les écarts de productivité sont principalement dus aux ajustements du marché du travail à la récession économique (licenciements massif…). Généralement, l’augmentation de la productivité est avantageuse puisqu’elle permet d’améliorer le niveau de production et de consommation. Toutefois, il se peut que la baisse de la productivité soit une bonne stratégie à long terme. En effet, étant donné que la population a tendance à diminuer dans certains pays d’Europe, les entreprises préfèrent ne pas recourir au licenciement de peur de ne pas retrouver de nouvelles compétences. Ceci pour dire qu’en effet plusieurs facteurs peuvent influencer la productivité, toutefois, il n’est pas toujours dans l’intérêt de l’entreprise de chercher à l’augmenter. Ainsi, de nouvelles problématiques sont à prendre en compte et Il se peut qu’une entreprise ne cherche pas à augmenter la productivité pour des raisons stratégiques.

    Sofia

    Notre réponse :

    Tout d’abord, je tiens à signaler que lors de licenciement, les entreprises ne sont pas dans l’optique de le faire pour trouver de nouvelles compétences. D’ailleurs, en tout cas c’est ce qui se passe en France, lors de licenciement économique par exemple, une certaine période doit être observée avant de pouvoir embaucher de nouveau et au cours de cette période, les personnes qui ont fait l’objet du licenciement sont prioritaires pour se voir proposer les nouveaux emplois. D’autre part, lorsqu’il est difficile de trouver les compétences que l’on recherche (facteur de rareté) car elles sont peu nombreuses et très demandées, les entreprises ont tout intérêt à paraître attractive. Ainsi, l’amélioration des conditions de travail pourra être un élément qui penchera en sa faveur pour le recrutement d’un candidat qui est en position de force puisqu’il dispose de compétences fortement recherchées, ces dernières pouvant même être à l’origine d’une future amélioration de la performance de l’entreprise… Le but est donc d’améliorer les conditions de travail à la fois pour maintenir une bonne productivité de la main-d’œuvre, et en même temps pour inciter les employés compétents à rester.

    En ce qui concerne le fait que toutes les entreprises ne cherchent pas à augmenter obligatoirement leur productivité, c’est vrai pour les entreprises qui travaillent sur des produits très différenciés, mais ce n’est généralement pas le cas pour des entreprises qui fabriquent des produits en lots. Ainsi, je pense que tout entrepreneur sera globalement d’accord pour faire en sorte que la productivité de sa main-d’œuvre augmente, en y dépensant le moins possible. Cela peut être réalisable avec de simples petits aménagements qui améliorent les conditions de travail des employés.

    Émilie et Laura

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