jeudi 18 février 2010

... une notion au coeur du développement de votre entreprise

Le sujet des conditions de travail a jusqu’à aujourd’hui été principalement abordé dans la perspective du bien être de l’homme. Présenté uniquement de cette manière, l’idée paraît généralement plutôt vague au premier abord et par conséquent attire peu les entreprises. Cependant il est possible d’aborder cela d’un point de vue différent : celui de l’impact sur la performance de l’entreprise. Cette dernière est au cœur des préoccupations de l’entreprise qui doit souvent faire face à une concurrence toujours plus accrue nécessitant une gestion optimale de l’activité et plus particulièrement des coûts. Ainsi, il faut être dans l’optique qu’il est possible d’améliorer les conditions de travail sans que cela ne soit qu’un coût pour l’entreprise mais bien au contraire une source d’amélioration de la performance.

Les conditions de travail sont un facteur important de la productivité et les illustrations ci-dessous vont le mettre en avant.

Pour des conditions « matérielles » (bruit, aménagement d’un poste de travail, etc.), on peut prendre l’exemple de perturbations du processus de production qui augmentent le risque d’accidents et perturbent donc le bon déroulement. Les accidents provoquent des arrêts et créent des coûts supplémentaires pour l’entreprise. De même, de mauvaises conditions de travail peuvent impacter la santé des employés, créant ainsi des jours d’arrêt et les effets sur l’entreprise sont ici directement identifiables : réorganisation nécessaire, jours de travail perdu, possibles heures supplémentaires pour d’autre employés. Il ne s’agit ici que d’exemples pour illustrer que les conséquences pour l’entreprise ne sont pas neutres et que l’environnement de travail est un véritable levier d’actions de la performance de l’entreprise. Le schéma ci-dessous met en lumière les relations évoquées précédemment :



Pour des conditions immatérielles telles que les perspectives d’évolution ou la perception de la charge de travail, il est possible de prendre l’exemple de la motivation. Cette motivation, qui permet à l’employé d’être plus productif, se transmet par les responsabilités qui sont confiées à l’employé, la confiance et la reconnaissance que ce dernier perçoit de la part de ses supérieurs (selon Ulla Mansikka-aho, étude pour les autorités finlandaises).

Vous aurez reconnu probablement ici la notion de coûts cachés. Ces derniers correspondent aux conséquences économiques de dysfonctionnements et donc à une traduction monétaire des perturbations subies par l’entreprise. Ils ne sont généralement pas repérables par le système d’informations en l’état et le contrôle de gestion classique n’est pas adapté pour les identifier clairement même si l’on sait qu’ils sont présents. Les conditions de travail sont aujourd’hui une source potentielle de perte de productivité et donc de performance qui est encore peu exploitée aujourd’hui et que vous, en tant que dirigeant d’entreprise, responsable financier ou encore contrôleur de gestion, ne pouvez ignorer.

Dans l’optique de mettre en place des mesures impactant les conditions de travail, l’entreprise doit tout d’abord se doter d’un système de contrôle de gestion intégrant au mieux ces nouvelles considérations. Ainsi des coûts plus pertinents pourront être établis, permettant une gestion améliorée de la performance de l’entreprise. Avant cela, il est indispensable d’identifier au mieux sur quels facteurs l’entreprise peut agir. Un état des lieux de la situation doit ainsi être effectué. Nous vous présenterons dans un prochain article des indicateurs vous permettant de prendre une décision quant à l’orientation de vos futures actions.

3 commentaires:

  1. Améliorer la performance tout en investissant des ressources dans le bien-être des salariés. Intéressant...Mais prenons donc l'exemple de Wal-mart : tensions au travail, surcharge de travail, absence de syndicats, salaires faibles (pour n'en énumérer que quelques-uns). Pourtant Wal-mart et le premier distributeur mondial et les bénéfices sont présents : environ 30 milliards de dollars US en 2009. Pourquoi cette entreprise investirait-elle de l'argent pour ses salariés ? Tendez-leur la main, il vous prendrons le bras ! Est-ce que cela va augmenter leurs performances ? Augmentation de salaires, amélioration des conditions de travail (peut-être des immobilisations en plus), des représentants syndicaux... Que des coûts et des ennuis !!
    Autre facteur à prendre en compte : le bassin d'emploi. Jérôme a travaillé plusieurs fois en usine dont les conditions de travail sont peu envieuses. Pourtant elles durent car qui oserait râler (spécialité française) ? Le taux de chômage est relativement élevé dans le secteur où opère l'usine donc soit tu travailles comme un bagnard, soit tu es au chômage.
    Et que dire des pays du tiers monde ? Tu te tais et nourris ta famille ou tu en assumes les conséquences...
    Tableau noir certes, mais réaliste que cette belle et jolie idée du bien-être des salariés ne prend pas en compte.
    Alors bien-sûr certaines entreprises comme microsoft, google, yahoo..., où le capital humain est important, il est primordial de prendre en compte le bien-être des salariés afin de garder les meilleurs éléments et ainsi accroitre la performance.

    Jérôme, pour le trio infernal

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  2. Vous avez une vision bien noire des différents acteurs de l'entreprise. Il apparaît que les conditions de travail des salariés ne sont pas les premiers facteurs pris en compte par une entreprise. Précisément, nous les présentons ici comme un vecteur possible d'amélioration de la performance, comme une solution envisageable. Nous sommes conscientes que tous les dirigeants ne veulent pas se pencher sur cette notion mais il existe cependant des entreprises qui travaillent dessus et le rôle du blog est notamment d'aider les gestionnaires qui souhaitent se pencher sur la question.
    La comparaison avec les pays du tiers monde ne nous semble pas appropriée ici, car les conditions de travail dans ces pays sont liés au fonctionnement des marchés mondiaux.
    Notez enfin, que l'idée du blog est de montrer que la prise en compte des conditions de travail n'est pas "que des coûts et des ennuis" mais qu'elle a bien un impact financier qui est le leitmotiv des entreprises.

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  3. Bonjour,

    Je trouve votre article pertinent en ce sens que le bien-être des employés devrait faire parti des atouts et non des contraintes pour les entreprises. a ce titre, l'adage qui dit que la meilleure ressource pour une entreprise est l'homme n'a jamais été aussi vrai aujourd'hui.Et bien que la plupart des entreprises reconnaissent la valeur du potentiel humain comme ressource, elles ont du mal à integrer le bien-être des employés dans leur processus d'affaires.Mon point de vue à ce sujet est que tout ce qui est difficilement mesurable ne semble pas interesser beaucoup les entreprises ou alors mêmes si elles ont la bonne volonté de promouvoir le bien-etre de leurs employés,elles ont du mal à le mettre en pratique.Ceci tient non seulement à la difficulté de mesurer par exemple le bien-être de façon réaliste(caractère d'intangibilité) mais aussi à un effet psychologique qui veut que tout ce qui n'est pas tangible, palpable, avec des effets bénéfiques visibles et de préférence mesurables ne semble pas enthousiasmer les gens. Ceci se vérifie dans d'autres aspects du management où par exemple les critères de performances quantitatifs sont plus facilement appliqués que les qualitatifs. Alors si on ajoute à cela le fait que la prise en compte du bien-être des employés exige de la part des entreprises des investissements supplémentaires dans les systèmes d'information mais aussi dans les systèmes de gestion,il n'en reste pas beaucoup pour s'engager dans cette voie. Toutefois, je ne dis pas que tous les employeurs ne tiennent pas compte du bien-être de employés, loin de là. Certaines innovations comme l'horaire flexible pour permettre aux employés de concilier travail et vie familiale,l'amélioration des conditions de travail pour eviter des maladies causées par une position assise prolongée devant un ordinateur par exemple constituent des faits pertinents de cette prise en compte du bien-être par les employeurs. Par contre, j'estime, bien que je puisse me tromper, que les employeurs ne sont pas encore prêts à consentir des investissements importants(TI, systèmes de gestion) pour assurer le bien-etre des employés. Par contre, les rares qui ont compris que le meilleur facteur de succès est l'homme sont en avance sur leurs concurrents.Ceci se vérifie d'ailleurs sur le plan macro au niveau des pays. Les pays qui ont enregistré les plus grands progrès économiques sont ceux qui ont investi dans l'homme.C'est le cas du Japon par exemple ou de la tunisie , deux pays dépourvus de toute richesse naturelle. L'autre facteur qui peutr expliquer la réticence des employeurs à s'engager sérieusement dans la voie du bien-etre social est que les parties prenantes les plus puissants(Investisseurs, créanciers, bourse,..)sont plus interessées par les performances financières, d'où une forte pression sur les dirigeants pour privilégier cette voix.

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